L'INDUSTRIE DANS LA LOIRE

 

La région industrielle de Saint-Etienne avait pour centre, le bassin houiller constitué des trois vallées de l'Ondaine, du Gier et du Furan. Les trois vallées sont nommées : " le pays noir ", appellation justifiée par la couleur des maisons, salies par les fumées et les poussières de charbon.

Différentes industries développées depuis le XIVe siècle

1 Le Charbon :

L'industrie du charbon, est a l'origine du développement industriel de la Loire. Le bassin houiller s'étend, en longueur d'Unieux à Givors et en largeur du mont Pilat à la chaîne de Riverie. Il représente une surface de 20000 hectares.

L'utilisation du charbon date des temps reculés, d'abord utilisé pour une consommation domestique. les premiers écrits relatant une exploitation de la houille, date du XIIe siècle. Le paysan du Forez, qui l'hiver allait travailler, à remonter du charbon, est considéré comme le premier mineur de France. Dans des actes anciens, on relève l'existence d'exploitations de charbon au XIVe siècle à Roche la Molière et Rive de Gier.

En 1709, année de grande famine, on ne dénombre que quelques mineurs dans la région.

En 1789, il y avait 43 exploitants, qui employaient 850 ouvriers.

Après 1789, l'industrie houillère connu un essor rapide. Les premières lignes de chemin de fer, en 1827, Saint-Etienne Andrézieux et Saint-Etienne Lyon, facilitèrent l'exportation et marquèrent un accroissement de la production.

Année

Tonnes extraites / an

Nombre de mineurs

1820

380 000

2 700

1836

1 000 000

1854

2 000 000

9 800

1865

3 000 000

15 500

1914

4 000 000

20 000

1938

5 000 000

23 000

1949

25 000

1955

19 000

En 1954 on estimait à 380 millions de tonnes, la quantité totale de charbon extraites des mines de la Loire.

Malheureusement, l'activité des mines a baissé petit à petit avec l'arrivée d'énergies nouvelles, pour s'arrêter complètement. Le puits Pigeot, est la dernière mine à fermer ses portes en 1983.

Photos : Puits Couriot , Piqueur à l'ouvrage, Autre piqueur, casse-croûte au fond, Puits du début du siècle  

2 La grosse métallurgie

La grosse métallurgie, s'est surtout développée dans la vallée du Gier et de l'Ondaine. Elle a joui d'une grande réputation, pour la fabrication d'aciers fins et le traitement thermique. On y obtient des trempes exceptionnelles, grâce à la qualité des eaux. La qualité de trempe des canons, obtenue par la Manufacture Royale, lui valu le privilège de ne pas payer l'eau. La Manufactures nationales d'armes, bénéficiait encore de cette faveur en 1990.

Photos :  1ere aciérie de la Loire, Aciérie de la marine Saint-Chamond

 

3 La petite métallurgie

La mécanique permet la fabrication de pièces diverses, pour la fabrication des machines outil ou des Cycles. Saint-Etienne a toujours été, depuis le début de l'industrialisation, un gros pôle de fabrication et de sous-traitance mécanique.

La quincaillerie fait partie intégrante, de l'histoire industrielle du département, concentrée sur Saint-Etienne, la vallée de l'Ondaine et du Gier. Ceux qui ont fait des recherches généalogiques, sur Saint-Chamond et environ, auront certainement remarqué, que le métier de cloutier, revient souvent, dans les villages comme Doizieux, Saint Martin en Coailleux , déjà au XVIIIe siècle. Dans les villes plus importantes, on trouve des fabriques de limes, vis, boulonnerie et martellerie. Un petit exemple du génie mécanique forézien, Barthélémy Thimonnier, (né à l'Arbresle, mais ayant vécu à Panissières et à Valbenoite), inventeur de la machine à coudre en 1830.

Photos :  taillage de limes, Trempe de limes, Affureur de lime

 

4 Le cycle

En 1886 Duncan un anglais, expose sa bicyclette, qui inspira les frères Gauthier. Ce fut le début de l'industrie du cycle, Saint-Etienne deviendra le plus grand centre de fabrication français, où l'on trouve les plus grandes marques et bien sûr Manufrance. Tout comme les mines, Manufrance, qui a inventé la vente par correspondance, cessa son activité en 1984.

Photos :  Premier cycle Hirondelle en 1880

 

5 Les Armes

D'après la légende, Furania, nom ancien du village de Saint-Etienne, fabriquait des armes blanches pour les romains.

Plus tard, les fabers (origine du nom faure), ouvriers forgerons, attirés par la houille affleurante, s'installèrent dans la région stéphanoise pour fabriquer des armes.

La fabrication des armes à feu, commence au XVIe siècle. c'est à cette époque que François Ier envoya, l'ingénieur Georges virgile, qui créa des armes pour ses gardes. Cependant, la Manufacture Royale d'Armes, ne fut créée, que sous le règne de Louis XIV, et organisée par Colbert.

Sous la révolution Saint-Etienne devenue Armeville, ne fabriqua plus que des armes de guerre. C'est Napoléon, qui scinda définitivement, la fabrications des armes militaires et des armes de chasse et commerciales.

Au XIX siècle, on trouve beaucoup d'armuriers, qui travaillaient à domicile pour les entreprises stéphanoises, dans les villages satellites comme Saint-Héand, l'Etrat, La Fouillouse, Veauche …

Deux chiffres pour illustrer, l'importance de cette activité dans le département :

en 1928, Manufrance employait 4 000 personnes

en 1938, la production d'armes militaires occupait 10 000 personnnes.

Photos :  Armurier à domicile, Martinet pour forgeage d'armes

 

6 Autres industries

6-1 Le ruban

Les passementeries ont tenu une place importante dans la vie industrielle stéphanoise. on fabriquait aussi des lacets à Saint-Chamond et des soies artificielles à Izieux.

Photos : Passementière, Tisserand

6-2 Le textile

C'est à Roanne, que l'on trouve les plus grosses entreprises textiles de la Loire.

6-3 Le verre

Les plus anciennes datent du XVIIIe, elles sont implantées à Veauche, Saint Romain le Puy et Rive de Gier.

6-4 Le chapeau

Le secret du feutre fut découvert par les chevaliers de Malte, qui avaient utilisé du poil de chameau pour mettre dans leur botte. C'est à Chazelles sur Lyon, que cette fabrication fut maitrisée, puis industrialisée, on utilisait alors, du poil de lièvre ou de lapin de garenne. Occuppant la plupart des habitants du canton, après guerre, la démocratisation de la voiture, et le changement de mode, fit chuté la production. La petite histoire, dit que c'est l'arrivée de la Renault quatre chevaux, petite voiture destinée aux jeunes et aux ménages modestes, qui a tué le chapeau. Les chapelleries chazelloises, ont obtenu une renommée mondiale, mais fermèrent en 1976, laissant derrière elles quelques ateliers de fabrication artisanale, et un musèe. Ce dernier, vous pouvez soit le visiter physiquement en vous rendant à Chazelles, soit virtuellement en vous rendant sur le site que je vous indique dans mes liens.

6-5 Le chocolat

Saint-Etienne a longtemps été un grand centre de fabrication du chocolat, ou des chocolatiers réputés avaient leurs ateliers.

6-6 Les eaux minérales

Trois grandes sources sont exploitées dans la Loire, Badoit à saint-Galmier, Parot à Saint-Romain le Puy, et l'eau championne du monde Couzan Brault à Sail sous Couzan.

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